Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

hommes, les femmes, les animaux. Cette bienfaitrice de l’humanité était vraiment étonnante.

Elle avait pour amie inséparable une femme assez agréable ; c’était de « l’amour pur » comme dans un grand nombre de ménages. A certains jours, parfois, dans certaines nuits, elles se disputaient et se battaient comme des chiffonnières, puis se raccommodaient et se rapprochaient plus étroitement que jamais.

L’amie avait pour compagne un caniche noir magnifique : la baronne d’Ange en avait un également, mais de couleur lilas ; ces deux chiens étaient admirablement dressés. Ils eussent fait la fortune d’un cirque ; ils excellaient dans l’art de laver la vaisselle.

Quand la baronne avait un grief contre son amie, et réciproquement, et tout était prétexte à grief ; si l’une d’elles restait trop longtemps en conversation avec un monsieur ou avec une visiteuse, aussitôt la dispute commençait ; les deux chiens se montraient les dents et aboyaient rageusement ; quand, des gros mots, elles en venaient aux coups, les deux chiens caniches se précipitaient l’un sur l’autre avec fureur et se mordaient cruellement. Chacun défendait sa chacune.

Il ne faut pas voir malice dans cette anecdote authentique ; tout le monde connaît l’amour fidèle