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LES FLAGELLANTS

ici, vous me comprenez, madame, vous serez assez aimable, arrivée à Orléans, d’en témoigner devant le commissaire et de lui dire que le mariage est consommé.

– Mais c’est une infamie, monsieur,comment, là devant moi, sans respect pour mes cheveux blancs !

— Oh ! madame, ils ne rougiront pas, d’ailleurs vous pourrez regarder par la portière, ce sera un véritable mariage à la vapeur.

La dame se retourna dans son coin, se fit de son journal un éventail et ne souffla mot…

N’entendant plus rien, elle se hasarda à regarder. Hortense qui, en un tour de main, rajustait sa toilette et mettait les coussins en place, la remercia, et lui dit audacieusement : — Me voilà madame, décidément ce n’est pas difficile.

Arrivés à Orléans, comme ils l’avaient prévu, le commissaire de police, ceint de son écharpe, les attendait sur le quai de débarquement. Il les fit descendre.

– Je veux bien, dit le jeune homme, mais auparavant, demandez à madame, notre compagne de voyage, ce qui s’est passé dans le compartiment.

La dame raconta la scène et termina en disant : Mademoiselle n’a plus rien à perdre.

On les garda jusqu’à l’arrivée du père à qui le commissaire raconta à son tour les confidences qui