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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

un appartement rue Saint-Lazare. Le nom de la rue ne lui allait guère, mais comme l’appartement était splendidement meublé, qu’il lui donnait une voiture et 2.000 francs par mois, ses hésitations ne furent pas de longue durée.

Elle s’installa.

Le financier n’était pas exigeant. En retour des cadeaux de toutes sortes dont il la comblait, il ne lui demandait que de le recevoir de trois à cinq heures, mais d’une façon toute particulière.

Il fallait qu’elle fût vêtue de blanc, d’un peignoir et d’une chemise en mousseline transparente, les cheveux dénoués, les bras nus, un bouquet de fleurs d’oranger au côté, une couronne de mariée sur la tête, des bas blancs et des bottines noires.

Le maniaque arrivait à l’heure juste, il s’asseyait, il lui parlait de la pluie et du beau temps, du dernier scandale mondain ; il lui faisait un cours sur la conversion de la dette espagnole, lui embrassait les mains, puis. il s’en allait comme il était venu.

Marie quittait en hâte ses vêtements blancs et courait chez son amant manger une partie des 33 fr. 35 c. de l’heure qu’elle gagnait si facilement, moins durement que dans son arrière-boutique du passage de l’Opéra.

À la suite d’une Révolution, le financier espagnol