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LES FLAGELLANTS

d’entrer, de sortir, de suivre le bâton du chef d’orchestre comme la première venue des figurantes en maillot ; voilà de quoi ils vivaient, ces hommes !

Voilà où leur pensée, disait Gasperini dans La Liberté, s’était perdue, concentrée, figée ; ils attendaient la soirée de ce samedi mémorable avec une impatience fébrile, anxieuse.

La salle haletait d’émotion, quand les trois coups sacramentels annoncèrent l’ouverture d’Orphée.

La portière doublée de velours rouge s’ouvrit, et Cora en personne, costumée pour son rôle, apparut.

Elle était en amour Louis XIV…

Un maillot couleur de chair, un maillot fin, très léger, transparent, un joli manteau en velours bleu, à ramages et à franges d’or,se drapait sur ses épaules ; des ailes d’azur à plumes blanches et dorées ; des sandales à courroies jaunes s’attachaient sur la cheville ; des faux cheveux en boucles éparpillés sur le haut de la tête et sur le cou.

Ces messieurs trouvaient Cora ravissante.

Le corsage de la robe était littéralement couvert de diamants, aigrette dans les cheveux, guirlande de diamants par-ci, ceinture de diamants par-là.

Elle flamboyait.

Malheureusement, elle chanta, elle parla, elle fit même l’espiègle, la pauvre fille ! Dans ce rôle de