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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

Les heures varient afin que les clients ne se rencontrent pas.

Il va sans dire que c’est une pauvre fille qu’elle exploite audacieusement ; à la fin de la journée, elle lui donne deux louis pour une demi-douzaine de séances plus ou moins prolongées.

Ceux qui s’aperçoivent de la mystification n’ont garde de se plaindre, mais ils se vengent à leur manière.

Une vieille garde, du genre de Louise de Boussy, était tranquillement, un matin, en train de se ma quiller consciencieusement pour réparer des nuits l’irréparable outrage.

Elle entend un vigoureux coup de sonnette ; la femme de chambre alla ouvrir, et vint lui dire que c’était un jeune homme qui désirait la voir, elle continua son travail, extérieurement flattée de cette visite matinale. Autre coup de sonnette, autre visite. Enfin, en un quart d’heure le salon était plein, dix minutes plus tard ce fut le tour de la salle à manger, puis de la cuisine, il y en avait jusque sur le palier, le concierge furieux ne savait à qui répondre.

Enfin, elle fit son entrée,tous poussèrent un cri en la voyant : elle, sans se démonter, elle en avait bien vu d’autres, leur demanda ce qui lui valait l’honneur de leur visite.