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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

où elle est ». M… P… partit comme une flèche ; elle resta un quart d’heure absente et revint dans la loge, rouge, essoufflée.

– D’où viens-tu ? lui dit sa mère,furieuse. As-tu rencontré Baïonnette ?

– Oui, maman, elle est dans l’écurie en train de traire un soldat !

Une autre fois, son père était à faire une partie de piquet avec un camarade, dans un cabaret voisin. Elle accourut et dit à son père :

– Viens vite dans la loge ; maman a retroussé ses jupons et ton cousin a défait son pantalon. Je crois bien qu’ils vont faire caca dans la chambre ! Malgré sa naïveté, vers les quinze ans, elle rencontra un musicien, chef d’orchestre dans un bal à la mode, et, un beau soir, elle déserta la classe et la loge de la rue de Taranne. Dans l’orchestre de son amant, il y avait un piston ; elle lâcha le premier et s’attacha au second, à cause de son coup de langue lorsqu’il jouait la polka de Trilby du fameux Arban.

Elle débuta au Prado au lieu de débuter à l’Opéra. Elle préférait les lauriers de Louise la Balocheuse à ceux de la Taglioni.

Un homme bien connu, T…, pour faire concurrence au célèbre bouillon Liebig, et surtout pour

faire une position sociale à M… P…, qu’il adorait,

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