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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

était très petite, il était au moins de dix centimètres trop long.

– Il est trop long, Mademoiselle, lui dit le commis, il faudra le retoucher.

– Ça m’est égal, ma vieille branche, je l’emporte tout de même.

Elle paya à la caisse ce que lui demanda le commis ahuri des allures de sa cliente, puis s’en alla.

Dans l’escalier, elle revêtit le fameux manteau, puis se mira dans une grande glace ; elle se trouva superbe, mais son chapeau jurait. Elle le retira, le jeta dans un coin, puis descendit nu-tête, en tenant les pans de son manteau dans chaque main ; elle se fit conduire chez une modiste à la mode, et acheta un chapeau mordoré, large comme une ombrelle, orné d’une immense plume rouge qui en faisait le tour.

Dans cet équipage, elle se fit ramener au Café des Princes, où elle retrouva B…, absolument complet : il avait encore bu deux absinthes ; malgré cela, il partit d’un éclat de rire formidable en voyant l’accoutrement de Berthe.

– Je t’ai promis une surprise, viens-t’en avec moi, lui dit-elle.

– Où ça ?

– Chez mon père.

– Mais tu es folle ?