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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

Il ouvre son bréviaire, qu’il tient d’une main, et pendant qu’on le croit absorbé dans une pieuse lecture, de l’autre il pelote sans vergogne ; la femme rougit, se trémousse comme si elle était dévorée par une légion de puces. Il lui dit audacieusement, en souriant, à voix basse :

– Est-ce que madame seraitincommodée ?

– Madame veut-elle que j’ouvre la glace ?

La pauvre femme rougit davantage, ne répond pas ; n’osant se plaindre, elle subit en silence les attouchements de son cochon de voisin. Il prend ce silence forcé pour un encouragement, il devient de plus en plus audacieux ; enfin, n’y tenant plus, la femme prie le conducteur d’arrêter et elle descend de voiture.

Il descend immédiatement derrière elle.

Il lui emboîte le pas, lui marche presque sur les talons et essaie d’engager la conversation.

– Madame, écoutez-moi donc, comme dit la chanson.

La femme se tait, elle n’ose appeler l’aide du passant de crainte de causer du scandale. Alors, il marche à côté d’elle, comme si c’était une amie, et continue son boniment.

La femme arrive à sa porte, lui aussi ; elle monte son escalier en retroussant ses jupes avec un froufrou de soie et de mousseline troublant, laissant