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LES FLAGELLANTS

complètement obscurs, qui, du côté opposé à leur entrée, font face aux portes vitrées de la salle à manger, ou aux portes du salon.

Comme ameublement, il y a un canapé des plus confortables, sous les coussins duquel sont dissimulées quelques serviettes.

Chacun de ces réduits a un canapé semblable.

Des ouvertures convenablement et mystérieusement ménagées permettent de voir, de chacun d’eux, sans être vu, l’intérieur d’une immense chambre à coucher.

Au milieu de cette chambre à coucher, pareil à un autel, un énorme lit surélevé de trois marches ; appendus aux murs, des gravures et des tableaux obcènes à faire rougir un escadron de cuirassiers.

Pourquoi cette machination théâtrale ?

Cet appartement est habité par une femme, Mme A… L…, qui a sûrement la tête la plus canaille qui se puisse rencontrer dans le monde entier, mais en revanche elle possède un corps sculptural, divin, merveilleux, une véritable Vénus.

Comme profession ordinaire, elle fait le trottoir dans la rue du Bac et dans la rue de Grenelle.

À certaines heures, les érotomanes arrivaient. Une vieille dame à l’aspect vénérable, tout ce qu’il y a de plus correct, les recevait avec la plus grande déférence.