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LES FLAGELLANTS

coucher eut, un jour, la fantaisie de prendre sa retraite ; couronnée de fleurs d’orangers, le rouge de la pudeur au front, émotion inséparable d’un dernier début, elle se maria à l’église s’il vous plaît. Si elle n’acheta pas de billet de confession et qu’elle fut sincère au tribunal de la pénitence, son confesseur dut passer une heure fort agréable.

Ce procès récent va nous révéler les conséquences et les particularités de cette union assortie !

L’avocat de la demanderesse exposa ainsi les faits :

Le 28 décembre 18… Mlle R… dite E… contractait mariage avec M. O… dit A…, l’un des plus brillants jeunes premiers de Paris.

Par acte du même jour, les époux avaient fait rédiger un contrat où la future figurait comme apportant une fortune des plus importantes ; quant à M. A… il était alors en disponibilité, et comme dot, il n’avait rien du tout, sauf quelques dettes criardes — des dettes de jeu et de café.

Certes, je l’avoue, la fortune de Mlle R… n’avait rien de patrimonial, mais je dois ajouter que M. A… n’ignorait pas son origine, et que, dans son mariage, il n’avait recherché qu’une vie luxueuse et facile.

M. A… n’avait d’ailleurs pas fait mystère de ses sentiments dans le monde des coulisses où il vivait.