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LES FLAGELLANTS

de ses doigts vigoureux comme elle avait résisté aux mains délicates de l’infortunée.

Ils appelèrent et crièrent derechef en duo, ce fut absolument comme s’ils chantaient femme sensible sur l’air de Marlboroug.

Il fallait bien qu’ils en prissent leur parti.

Il s’assit dans un coin, mit sa conquête de hasard sur ses genoux, la couvrit comme il put avec sa veste, puis… cinq heures arrivèrent et ils furent délivrés.

– Jamais, disait-elle, je n’ai été à pareille fête. À son retour, elle fit demander l’éteigneur de réverbères, obtint un congé pour lui et l’emmena à Paris, désireuse de recommencer la séance ; il faut croire qu’elle fut encore plus satisfaite que la première fois, car elle lui proposa de l’épouser.

Il l’épousa.

L’aventure s’ébruita, on appela ce mariage : le mariage aux latrines.

Le proverbe que la merde porte bonheur, doit être vrai, car le modeste employé, grâce aux influences de la vieille cocote, est devenu un des plus hauts personnages de la compagnie.

Le mariage, dit-on, est une éponge qui efface les fautes du passé et refait une virginité à la femme. Je doute que cela soit vrai, et je me demande la tête que doit faire le mari, lorsqu’il songe que sa