Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si rencontray, par plusieurs foiz,
Vaisseaulx, ainsi que je passoye,
Qui singloient leur droitte voye
Et aloient legierement,
Pour ce qu’eurent, comme véoye,
À plaisir et à gré le vent.
     Mon cueur, Penser et moy, nous trois,
Les regardasmes à grant joye,
Et dist mon cueur à basse voie :
« Voulentiers en ce point feroye
De Confort la voille tendroye,
Se je cuidoye seurement
Avoir, ainsi que je vouldroye,
À plaisir et à gré le vent.
     Mais je treuve le plus des mois,
L’eaue de Fortune si quoye,
Quant ou bateau du Monde vois,
Que, s’avirons d’Espoir n’avoye,
Souvent en chemin demourroye,
En trop grant ennui longuement ;
Pour néant en vain attendroye
À plaisir et a gré le vent. »


ENVOI.

     Les nefz dont cy devant parloye
Montoient, et je descendoye
Contre les vagues de Tourment ;
Quant il lui plaira, Dieu m’envoye
À plaisir et à gré le vent.


BALLADE XXVI.

     L’autre jour je fis assembler
Le plus de Conseil que povoye,