Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/385

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RONDEAU XLVI.


    Quant je fus prins ou pavillon
De ma dame tresgente et belle,
Je me brulay à la chandelle,
Ainsi que fait le papillon :
    Je rougiz comme vermeillon,
Aussi flambant qu’une estincelle,
Quant je fus prins ou pavillon.
De ma Dame tresgente et belle.
    Si j’eusse esté esmerillon
Ou que j’eusse eu aussi bonne aile,
Je me feusse gardé de celle
Qui me bailla de l’aiguillon
Quant je fus prins ou pavillon.

 

RONDEAU XLVII.


    Encore lui fait il grant bien
De veoir celle qu’a tant amée,
A celui qui cueur et pensée
Avoit en elle, comme sien.
    Combien qu’il n’y aye plus rien
Et qu’autre la lui ait ostée,
Encore lui fait il grant bien
De veoir celle qu’a tant amée.
    En regardant son doulx maintien
Et son fait qui moult lui agrée,
S’il la peut tenir embrassée,
Il pense que une foiz fust sien;
Encore lui fait il grant bien.