Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/439

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<poem style="margin-left:8em; font-size:100%"> RONDEAU CXLIII. Plaindre ne s’en doit Loyal Cueur, S’Amours a servy longuement, Recevant des biens largement Et pareillement de douleur. N’est ce raison que le seigneur Ait tout à son commandement! Plaindre ne s’en doit Loyal Cueur, S’amours a servy longuement. Se plus a desservi Doulceur Que ne trouve à son jugement, En gré prengne pour payement Moins de proutit et plus de honneur. Plaindre ne s’en doit Loyal Cueur.

RONDEAU CXLIV. Par les portes des yeulx et des oreilles, Que chascun doit bien saigement garder, Plaisir Mondain va et vient, sans cesser, Et raporte de diverses merveilles. Pourcc, mon cueur, s’a Raison te conseilles, Ne le laisses point devers toy entrer Par les portes des yeulx et des oreilles, Que chascun doit bien saigement garder. A celle fin que par lui ne t’esveilles, Veu qu’il te fault désormais reposer, Dy lui : Va t’en, sans jamais retourner. Ne revien plus, car en vain te traveilles Par les portes des yeulx et des oreilles.