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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/553

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<poem style="margin-left:8em; font-size:100%"> RONDEAU CCCIII. Je n’ay deffaulte que de veue, Et ne congnois riens qu’à demy, En Non Chaloir j’ay tant dormy Qu’ay mainte chose descongneue. Vieillesse tient mon cueur en mue, Accompaignée de Soucy ; Je n’ay deffaulte que de veue, Et ne congnois riens qu’à demy. Plus ne suis de la retenue De Jeunesse qui m’a banny ; Mais, au fort, puisqu’il est ainsi, Souffrir fault fortune advenue; Je n’ay deffaulte que de veue.

RONDEAU CCCIV. Tais toy, cueur, pourquoy parles tu ? C’est folie de trop parler De ce que ne puis amender, Ton jangler ne vault ung festu, Tu pers temps, d’Espoir devestu ; Pense de toy reconforter. Tais toy, cueur, pourquoy parles tu ? C’est folie de trop parler. J’ay desjà plusieurs ans vescu, Et tant congnois qu’au paraler Il faut bien ou mal endurer ; Riens ne gaignes d’estre testu. Tais toy, cueur, pourquoy parles tu ?