Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/94

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Celle qui plus le povoit enrichir ;
C’est sa dame tresloyaument amée.
Oncques cueur n’eut si dure destinée.
Pour Dieu, Espoir, venez le secourir ;
Il a en vous sa fiance fermée,
Ne lui vueiiliez à son besoing faillir.
     Par Povreté lui fault son pain querir
À l’uis d’Amours par chascune journée,
Or lui vueiiliez l’aumosne departir
De Lyesse, que tant a désirée.
Avancés vous, sans faire demourée
Pensez de lui, vous savez son desir,
Par vous lui soit quelque grace donnée,
Ne lui vueiiliez à son besoing faillir.


ENVOI

     Seulle sans per, de toutes gens louée
Et de tous biens entierement douée,
Mon cueur ces maulx seuffre pour vous servir,
Sa loyauté vous soit recommandée,
Ne lui vueiiliez à son besoing faillir.


BALLADE XXIV.

     Mon cueur au derrain entrera
Ou paradis des amoureux,
Autrement tort fait lui sera,
Car il a de maulx doloreux
Plus d’un cent, non pas un ou deux,
Pour servir sa belle maistresse ;
Et le tient Dangier, le crueulx,
Ou purgatoire de Tristesse.