DU PARAGTJAy. Z/V. XIL 1\ J tPargcm , & voici fur quoi ce bruit étoit , ^^ fondé. Un Indien avoit porté à un Reli- H > • gieux une pierre ^ dans laquelle on voïoi( quelques veines de ce métal , & lui dic qu'il Tavoit tirée d'une Mine très abon- dance , d'oii les Jéfuites en tiroient beau- coup. Quelque tems après ce Religieux préchant dans une Eglile , que le Dodeur Xarque qui raconte ce fait ( i ) ne nomme point , fit tomber fon difcours fur les Mi- nes que pofTedoient les Percs de la Com- pagnie, & pour prouver qu'il ne parloir pas en Tair , montra à fon Auditoire la pierre qu'on lui avoit apportée.
La nouvelle s'en répandit bientôt par- commenro» tout 5 & les moins prévenus contre les Je- en drcouvim fuites ne favoient trop ce qu'ils en dévoient la fauiTcté. penfcr , lorfqu'on découvrit que l'Indien dont le Prédicateur tenoit cette pierre , l'a- voit volée dans l'Eelife des Pères de Saint François, oii elle étoit enchaflee dans le piédcftal d'une Statue de la Sainte Vierge , & l'on reconnut enfuite qu'elle refTembloit beaucoup à pluficurs autres , qu*on avoit apportées des Mines duJ*érou. Cet inci- dent fcrvit beaucoup à flvc comprendre à Dom Jean. Blafo'icz de Valverde que les Jéfuites avoient des Ennemis dans tous les Etats , & de quoi ils étaient capables ; ainfi fans s'amufer davantage à d'inutiles re- cherches , il reprit la route du Paraguay.
La première chofe qu'il apprit en y arri- RétraiSatîon vant, fut que le Capitaine Cnriftophe Ra- du Capitaine mirez de Fuenleal , le premier Auteur du Chrillophe pénible voïage qu'il venoit de faire , étok r ^'"u^ (i) Liv. il Çliap, 48.
