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Page:Charlevoix - Histoire du Paraguay, tome 3.djvu/79

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DU Paraguay. Z/V. X. ^5 partit pour Yaguaron , accompagné feule- ^^ ment de quelques Officiers & 'de fon Se- ^^

crétaire.

Arrivé dans cette Bourgade , il n*y trou- ï-c Gouver- va pas une feule maifon oii on voulut le "^,^JJ* ^^ loger , & perfonne ne fe piéfenta pour lui comment il y rendre le moindre {ervice ', chacun féyi- cft reçu, tant comme un Excommunié. Cependant , comme il defiroit réellement d'être abfous , il fe réfolut à boire le calice jufqu'à la lie. D. Bernardin de fon côté ne chercha point à lui en adoucir Tamertume : non content de le voir à fes pies , il ne lui donna qu'une abfolution conditionnelle , & qu'après lui avoir fait jurer & fîgner qu'il paieroit l'a- mende de quatre mille arrobes de Therbe de Paraguay. Il voulut même que toute la Bourgade fut témoin de fon humiliation 5 & avant que de Tabfoudre , il lui fit^unc ré- primande telle qu'il l'auroit faite à un Hom- me du commun , & convaincu des plu& grands crimes.

Ceux, qui le connoiflToicnt le mieux, n'at- Sércrké âé tribuoient cette conduite qu'à la paffion l'^^^que cn-

>.i ^» 1 1 « ^ . • /» vers les Ex-

quil avoit de dommer ; & rejettoient les ^-Qj^j^yj^és,

cxaûions fiir l'avidité de ceux oui le gou- vernoient fans qu'il s'en apperçut. Car il en cft de cette paffion comme de toutes les autres ; en flattant ceux qui en font poifcdés, on en fait fes Efclaves. On auroit

  • pu dire qu'il ne vouloir qu'enrichir fon

Eglife ; mais il la laifla auflî pauvre qu'il l'avoit trouvée , n'aïant pas même de quoi faire décemment le Service divin. D'ail- leurs fon aveuglement fur ceux à qui il don- noic toute (à confiance , l'empechoit à^