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et de mystère et tout à fait dans le sentiment de la pièce.

Un chœur de quelques mesures, chanté dans la coulisse, au lever du rideau, par les convives de Sylvia, mérite à peine d’être mentionné. Le premier air chanté par Mlle Priola, quoique un peu froid, se lève par la distinction de l’idée musicale.

La chanson de Zanetto a fait le succès de l’ouvrage. Cette canzone, connue depuis longtemps dans les salons de Paris, est une agréable et franche mélodie. L’ariette qui la suit le duo final, sont très peu mélodiques.

C’est surtout dans ces deux morceaux, remplis d’ailleurs de détails heureux, qu’on voit l’auteur, comme je l’ai dit déjà, trop préoccupé de fuir la banalité. Mais cette tendance, lors qu’elle devient un labeur, entrave l’élan scénique, et si bien, que d’une qualité on fait un défaut. Il en résulte une monotonie à laquelle n’a point échappé M. Paladilhes.

Dans le duo final, nous avons tout particulièrement remarqué un effet cherché, voulu, dont le résultat n’est pas heureux. Les deux voix chantant deux thèmes différents veulent sans doute protester contre cette habitude ancienne de faire chanter le