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M. Paul de Saint-Victor cherche à nous montrer que ses sens très-délicats n’ont pas été trop désagréablement surpris à l’audition deRienzi, mais il m’a semble peu persuasif. L’éminent critique de la Liberté déclare tout net au début de son article que « personne » plus que lui ? « n’est hostile de tempérament et de conviction au système musical de M. Wagner ! » Il ne se rallie « qu’à la musique du passé » de l’ex-maître de chapelle saxon. M. de Lauzières dans la Patrie, M. Prévost dans un excellent article de la France, M. Azedevo dans l’Opinion nationale, traitent l’homme et le musicien comme il le mérite, c’est-à-dire comme « le précurseur de la décadence. » La meilleure critique de Rienzi, est, à notre avis, celle de M. Xavier Aubryet, dans le Journal officiel du soir.

« À proprement parler, dit-il, Rienzi est moins un opéra qu’un choral perpétuel mêlé de marches militaires, et Wagner se flatte quand il déclare procéder, dans l’inspiration de cette œuvre, des vieux maîtres de la scène. Meyerbeer, dont il fait fi, lui aurait appris le secret de la variété dans l’unité. À côté même du Crociato, son pendant naturel, Rienzi paraît d’une insupportable monotonie.

La loi des contrastes n’est pas un caprice de la