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II


La soirée de jeudi dernier, 25 novembre, restera comme une date glorieuse dans les annales du Théâtre-Italien de Paris. Rarement, en effet, il nous avait été donné d’assister à un enthousiasme comparable à celui qui s’élevait de la foule des dilettantes, des critiques, des gens de lettres et des artistes, venus en masse pour acclamer, enfin, et le nom et l’œuvre du plus grand des musiciens. Cette émotion vraie, profonde, ces élans sympathiques, ces applaudissements chaleureux venaient à point pour montrer qu’il y a encore à Paris un public, des esprits et des cœurs faits pour comprendre les chefs-d’œuvre de l’esprit humain. Si l’opéra de Beethoven eut été, de nouveau, accueilli froidement, il eut fallu désespérer de nous.

Au lieu de cela, on a pu avoir toute une assemblée, du rez-de-chaussée au faîte du théâtre, transportée d’enthousiasme, acclamer une œuvre sublime dont la représentation venait en dépit des préjugés et en plein règne des trivialités, fêter