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mis fin à l’empire byzantin, barbares assez grossiers pour abreuver leurs chevaux sauvages dans la magnifique église de Sainte-Sophie.

Quand Spontini crut que l’opéra devait mourir avec lui, il se trompait, parce qu’il prenait la « direction dramatique » de l’opéra pour sa nature même ; il ne croyait pas possible qu’un Rossini lui démontrât le contraire. Quand ce dernier, à plus juste titre, considérait l’opéra comme ne devant pas lui survivre, il se trompait moins, parce qu’il savait avoir donné au genre sa plus brillante manifestation, parce que l’opéra lui avait donné une influence universelle et qu’il pouvait admettre ainsi qu’on pourrait l’imiter et non pas le surpasser. Cependant, il se trompait également, en pensant que de toutes les tendances antérieures de l’opéra on ne pourrait pas composer une caricature qui serait acceptée, non-seulement par le public, mais par des critiques d’art, comme une forme nouvelle et essentielle de l’opéra ; car, au temps oii il florissait, il ne savait pas encore que les banquiers pour lesquels il avait fait jusqu’alors de la musique s’aviseraient d’en composer eux-mêmes[1].

  1. Ces banquiers ne sont autres que Meyerber et Halevy. (Note du traducteur.)