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III

À partir de Rossini, l’histoire de l’opéra n’est plus autre chose, au fond, que l’histoire de la mélodie et de son interprétation au point de vue artistique spéculatif.

Le succès inouï qui couronna le procédé de Rossini, éloigna involontairement les compositeurs à la recherche de la vérité dramatique dans l’air, de la tentative d’imaginer, pour cet air, une signification logiquement dramatique. La mélodie, elle-même, sur laquelle on l’avait greffé, s’empara désormais de l’instinct comme de la méditation du compositeur. On sentit que le public n’avait pris plaisir à l’air de Gluck et de ses successeurs que dans la mesure où le sentiment général indiqué par le texte, avait reçu dans la partie purement mélodique de cet air, une expression qui, dans sa généralité même, ne se manifestait que comme un motif agréable à l’oreille. Si ou le remarque déjà chez Gluck, cela devient plus sensible encore chez le dernier de ses successeurs, Spontini [1].

  1. Gluck, Rossini, Meyerber, et tout à l’heure Beethoven, tous se seront trompés !
    (Note du traducteur.)