Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/200

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beer, analogue à celle que nous venons de peindre, notre oreille éprouve l’impression purement matérielle d’un hymne enthousiaste et emprunté aux chants populaires, notre œil ne voit autre chose qu’un soleil, le chef-d’œuvre de la mécanique ! Mais l’objet que cette mélodie ne doit que réchauffer, que ce soleil ne doit qu’éclairer, mais le héros enthousiaste qui devait répandre son ravissement intérieur dans cette mélodie, et qui n’a provoqué que l’apparition de ce soleil en vertu des impérieuses nécessités de la situation, mais le germe du drame n’existe même pas[1].

À sa place fonctionne un ténor qui porte un cos-

  1. On peut me répondre : « Nous n’avons pas voulu de ton glorieux héros populaire, qui n’est qu’une création de ton imagination révolutionnaire ; nous avons voulu, au contraire, représenter un jeune homme malheureux qui, aigri par le malheur et trompé par des agitateurs populaires, s’est laissé entraîner à des crimes qu’il expie plus tard par un repentir sincère » Très bien ! je l’accorde. Mais que signifie alors l’effet de soleil ? On pourrait me répondre : « Mais pourquoi ce soleil, fidèlement dessiné d’après nature, ne se lèverait-il pas dès le matin ? Ce lever Je soleil n’est-il donc pas justifié ? Cependant, je persiste à croire que vous n’auriez pas eu l’idée de ce soleil, n’était une situation analogue à celle que j’ai indiquée : la situation elle-même ne vous convenait pas, mais vous vouliez en obtenir l’effet.
    (Note de l’auteur.)