Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/207

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chose que ce qu’elle est réellement — l’art de l’expression[1].

Mais nous ne pouvions nous rendre compte de l’erreur de Beethoven et du résultat de son action artistique, qu’en connaissant son œuvre dans son ensemble, lorsque lui et ses ouvrages furent devenus pour nous un phénomène complet, et lorsque ses successeurs, qui s’étaient emparés des erreurs du maître, sans avoir la force gigantesque de sa volonté, eurent mis cette erreur en évidence. Les contempo-

  1. Ce que M. Wagner dit ici, dans son langage amphigourique, des deux manières, je pourrais dire des trois manières de Beethoven, beaucoup l’ont dit avant lui, et mieux et surtout plus clairement.

    On sait très-bien que le grand homme n’écrivait pas à quarante ans comme à vingt-cinq ans, alors qu’il subissait l’influence du génie d’Haydn et de Mozart. Mais M. Wagner a toujours l’air d’avoir découvert l’Amérique ! Les douloureux événements de la vie de Beethoven eurent une influence considérable sur son imagination. Une organisation aussi sensible que la sienne devait nécessairement produire la musique la plus émue, la plus expressive. Mais ce qui est incroyable, c’est qu’on ose effrontément indiquer par cette comparaison entre Beethoven et Colomb, que l’auteur de la symphonie en ut mineur, de la symphonie avec chœurs, des derniers quatuors et de Fidelio n’a fait que pressentir la route d’un monde que M. Wagner aurait détinitivement découvert et exploré !!

    (Note du traducteur.)