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nisés[1], sans compter les innombrables dillettantes, souvent aussi habiles musiciens, quand ils ne le sont pas plus, que les artistes de profession.

Mais il faut savoir ce qu’on doit entendre par un musicien allemand. Rarement le simple musicien d’orchestre se borne à jouer de l’instrument pour lequel il est momentanément engagé. On peut admettre en général que chaque musicien a la même habileté sur trois instruments. Mais il y a plus : souvent chacun d’eux est compositeur, et non pas compositeur empirique, mais un musicien ayant étudié à fond l’harmonie et le contre-point. La plupart des artistes d’un orchestre qui joue les symphonies de Beethoven les savent par cœur ; de cette trop parfaite connaissance, il résulte quelquefois une certaine présomption, dont l’action est nuisible à l’exécution d’une pareille œuvre. En effet, les musiciens s’occupent alors moins de l’ensemble ; chacun prêtant plus particulièrement attention à la partie qu’il exécute.

On peut donc dire, avec raison, que non-seulement

  1. Un de nos amis en a vu un exemple à Würtzbourg, où en dehors de l’orchestre du théâtre, celui d’une société musicale et celui d’un séminaire se faisaient entendre alternativement. (Note de l’éditeur.)