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nécessité plus ou moins clairement sentie de songer à la génération organique de la mélodie elle-même. Le compositeur pouvait trouver facilement le procédé nécessaire pour y parvenir, et cependant, c’est lui qui précisément n’y réussit pas, parce qu’il était placé dans une situation entièrement fausse à l’égard de l’élément poétique seul capable de fécondation, parce que, dans sa position illégitime et usurpatrice, il avait, en quelque sorte, dépouillé cet élément de ses organes générateurs. Dans cette fausse situation vis-à-vis du poëte, le compositeur, de quelque manière qu’il s’y prît, était obligé, partout où le sentiment s’élevait à la hauteur d’un épanchement mélodique, d’apporter également sa mélodie toute faite, parce que le poëte devait à l’avance se soumettre à la forme dans laquelle cette mélodie se manifestait : mais cette forme avait une action si prédominante sur la conformation de la mélodie d’opéra, qu’en réalité, elle en déterminait également le fond.

Cette forme était empruntée à la chanson populaire ; sa tournure extérieure, l’alternance et le retour du mouvement dans la mesure rhythmique