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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/26

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river à comprendre la véritable tendance de la musique à la simple audition d’un opéra ? Le compositeur, lui aussi, se voit obligé de porter atteinte aux règles de son art, et cela, pour un résultat d’une mince valeur artistique. Dans les cas beureux, où en toutes choses, l’art est largement associé à la musique, il en résulte un nouveau genre, dont la valeur classique et la profonde signification sont reconnues, mais, qui, de toutes façons, est d’un ordre inférieur à la musique instrumentale. En effet, l’indépendance de l’art se trouve sacrifiée dans l’opéra, tandis que dans la symphonie — la plus haute expression de l’art, le compositeur arrive à l’expression la plus parfaite de ses idées.

C’est dans la musique instrumentale que l’artiste, libre de toute influence étrangère, est à même d’atteindre le plus sûrement à l’idéal de l’art ; c’est là qu’il peut mettre en œuvres les moyens qui appartiennent en propre à son art ; c’est là qu’il est forcé de rester dans son domaine.

Il n’y a donc rien d’étonnant que l’Allemand, rêveur, sérieux, profond, se livre plus volontiers à ce genre de musique qu’à tout autre ! II se sent libre et comme chez lui là où il peut s’abandonner com-