Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/289

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nesse, une impression fâcheuse qui n’a pas varié depuis. Toutes les beautés d’expression, toute la vie, toute l’âme qui s’étaient révélées pour moi au piano ou à la lecture de la partition, c’est à peine si je les reconnaissais, et, presque toujours, elles passaient complètement inaperçues de la plupart des auditeurs. Plus tard, les causes de ce phénomène me sont apparues distinctement, je les ai exposées en détail dans mon Rapport sur une école allemande de musique projetée à Munich, travail auquel je prie le lecteur consciencieux de se reporter. Ces causes prennent incontestablement leur source dans l’absence de tout Conservatoire allemand, la chose prise dans la plus stricte acception du mot ; école où se conserverait d’une manière continue et vivante, la saine tradition de l’exécution normale, telle qu’elle aurait été fixée par les maîtres eux-mêmes, ce qui supposerait naturellement que ceux-ci auraient été mis à même de régler cette exécution [1]. Par malheur, cette hypothèse et les

  1. Comme on le voit, d’après M. Wagner, les traditions ne se conservent pas plus en Allemagne qu’ailleurs.

    (Note du traducteur.)