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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/297

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tenté de notations très-générales pour les « temps » principaux, n’apportant quelque précision qu’à l’indication des modifications de ces « temps », matière complètement étrangère, ou peu s’en faut, à nos chefs d’orchestre. Il m’est revenu que ce vague dans la notation a jeté les chefs d’orchestre dans de nouvelles perplexités et de nouvelles contradictions, et que cela tenait en partie à ce que j’avais employé des termes allemands ; habitués aux vieilles rubriques italiennes, ils ne savaient ce que j’entendais par « modéré » (mœssig). L’un d’eux, au dire de la Gazette universelle d’Augsbourg, a fait durer trois heures mon Rheingold, qui n’avait jamais, aux répétitions surveillées par moi, dépassé deux heures et demie. Une autre fois, en me rendant compte d’une représentation de mon Tannhauser, on me disait que l’Ouverture qui, sous ma conduite, avait duré, à Dresde, douze minutes, s’était prolongée pendant vingt minutes.

Traîner en longueur, n’est pourtant pas l’habitude des élégants chefs d’orchestre de notre temps ; ils ont bien plutôt un penchant fatal à la précipitation : c’est même là un trait caractéristique de la musique