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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/34

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considérer comme entièrement dénationalisé au point de vue de l’art. Néanmoins, les Allemands obtenaient souvent le premier prix dans ce genre. La faculté, particulière au génie allemand, de se prêter universellement à toutes choses, facilita cette tâche aux artistes allemands, et leur permit de s’acclimater sur un terrain étranger. Nous voyons avec quelle rapidité les Allemands s’assimilaient ce que l’originalité nationale de leurs voisins avait créé ; leur génie propre prenait son essor de ce nouveau point de départ pour étendre ses créations bien au-delà des étroites limites de leur nationalité première.

Le génie allemand paraît destiné, pour ainsi dire, à prendre chez ses voisins tout ce qu’il n’a pas créé, pour en agrandir ensuite la sphère d’action étroite, et la faire rayonner sur le monde entier. Naturellement, c’est là une tâche que celui-là seul peut remplir qui ne s’est pas contenté de s’introduire dans une nationalité étrangère mais qui a conservé pur et intact l’héritage de sa naissance allemande. Cet héritage c’est la pureté du sentiment, la chasteté de la conception. Quand il conserve ce don, l’Allemand doit pouvoir sous tous les climats, dans toutes les langues et chez tous les peuples, produire ce qu’il y a de plus-parfait. C’est ainsi que nous voyons un Allemand éle-