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le seul musicien qui puisse apporter une démonstration et un exemple à l’appui des théories que je viens d’esquisser. On dit que ce rapprochement n’est pas du goût de M. Joachim ; mais peu importe : pour apprécier ce que nous valons, il faut s’en référer, non pas à ce que nous avons la prétention d’être, mais à ce que nous sommes en réalité. M. Joachim peut juger utile ou non de dire que c’est à l’école de M. Hiller ou de R. Schumann que s’est développé son admirable talent d’exécution ; cela ne tire pas à conséquence, à condition toutefois qu’il continue à jouer toujours de même, c’est-à-dire de façon que l’on ne puisse se méprendre sur les heureux résultats qu’a eus pour lui son contact prolongé avec Liszt. Ce qui aussi me semble excellent, c’est que, dès qu’il s’est agi de créer une « Ecole supérieure de musique », on ait songé tout de suite à un exécutant distingué. Si j’avais aujourd’hui à faire comprendre, dans la mesure du possible, à un chef d’orchestre de théâtre, la manière dont il doit diriger l’exécution, c’est à Mme Lucca que je l’adresserais, bien plutôt qu’à feu le célèbre chanteur Hauptmann, quand bien même celui-ci serait encore de ce monde.