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formule de l’erreur, car j’ai honte d’attacher l’importance d’une nouveauté considérable à une vérité si claire, si simple, si certaine, et qui semble devoir être connue de tout le monde. Si pourtant j’exprime cette formule sur un ton un peu prétentieux : si je déclare que l’erreur dans l’opéra consiste en ce qu’on a fait d’un moyen de l’expression (la musique) le but, et du but de l’expression (le drame) un moyen, ce n’est pas que je me targue d’avoir trouvé quelque chose de nouveau, c’est pour rendre l’erreur saisissable, afin de pouvoir mieux combattre la médiocrité qui s’est propagée chez nous dans la critique, et dans l’art.

Éclairons à la lueur de la vérité, renfermée dans la découverte de cette erreur les productions de l’opéra, et de la critique, et nous reconnaîtrons dans quel labyrinthe la composition et la critique se sont mues jusqu’ici; nous nous expliquerons comment, lorsqu’il s’agissait de créer, l’inspiration s’est brisée aux écueils de l’impossibilité, comment, lorsqu’il fallait juger, les têtes les mieux organisées sont tombées dans le radotage et la divagation.

Est-il nécessaire de démontrer la réalité de