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Page:Charpentier - Un Don Juan dans la littérature japonaise, paru dans Le Figaro, 05 mai 1906.djvu/14

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Soudain, il se réveille en sursaut… Quel est ce bruit ? Sans doute des brigands ont envahi la maison ! Il se lève, il crie après Ukon, la servante de son amie. Il appelle ses domestiques, il s’arme de son sabre ; il parcourt la villa. Il rentre dans l’habitation ; il pénètre dans la chambre de sa maîtresse, il la voit évanouie !… En ce moment passe devant ses yeux, dans une sorte de flamme volante, l’image de l’autre maîtresse, celle de Rokujio. Ou, plutôt, ce n’est pas son image, c’est son âme même, puisque l’âme peut se dédoubler et s’éloigner pour un temps de sa demeure charnelle.

La flamme passe, elle flotte, elle se balance au-dessus de la couche où gît l’amante d’aujourd’hui… Et la jeune femme déjà sans connaissance, devient toute rigide !…

Ukon se précipite à genoux, elle saisit les mains, la tête de la pauvre inanimée… Inanimée ?… Elle est morte !