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Page:Charpentier - Un Don Juan dans la littérature japonaise, paru dans Le Figaro, 05 mai 1906.djvu/22

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Genji promit qu’il donnerait au fiancé honneurs et fortune. Tayu sourit ; elle sourit si bien que le pauvre fiancé perdit tout.

La longue série des aventures de Genji continua jusqu’au jour où l’ambition de gouverner les hommes entra en lui. Sa dernière liaison fut caractéristique.

Tandis qu’il était à Suma, il se promenait un jour dans la campagne. Il vit, par une porte entr’ouverte, une scène délicieuse : une vieille femme, une aïeule qui enseignait la poésie à la plus jolie fillette qu’il eût jamais vue. Il entra, se nomma, déclara qu’il se chargeait de l’éducation et de l’avenir de l’enfant. Devenue grande, elle retint le cœur de Genji, et après avoir été sa maîtresse sous le nom de Violette, elle devint sa femme.

On a remarqué sans doute les différences qui donnent à Genji et à Don Juan leur caractère particulier. Également volages et inassouvis dans la recherche de l’amour, à l’envi insoucieux