Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/23

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Josephine fière et reconnoissante de voir ses bienfaits agréés, baisa la main de sa Maîtresse, puis la quitta pour s’occuper de leurs nouveaux arrangemens. En peu de jours quelques meubles qu’on avoit, furent vendus, d’autres transportés, et les deux jeunes personnes se trouvèrent bientôt établies dans la plus jolie maison du plus joli village de la Westphalie.

Les propriétaires en occupoîent la moitié ; ils étoient vieux, et cédèrent un jardin qu’ils ne pouvoient plus cultiver, pour une petite redevance payable en choux et en pommes de terre. Josephine cultivoit toutes sortes de légumes, nourrissoit une chèvre, filoit du chanvre et du lin. Émilie arrosoit quelques rosiers, caressoit la chèvre, bro-