Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/271

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on le comprend mal, on l’adopte toujours froidement, l’exécution en est lente et imparfaite. Voyez une maison particulière, une maison de commerce, une manufacture, un vaisseau, une flotte, une armée ; tout prouve ce que j’avance. Voyez l’univers, plusieurs Dieux ne pourroient ni l’avoir fait ni le gouverner. En conclurai-je qu’il faut absolument dans un État un Maître unique, qui voulant tout ce qui est bon, puisse faire tout ce qu’il veut ? Oh ! je ne verrois point d’inconvénient à le décider. Mais où trouver un Maître, un Roi, tel que je le demande ? Et puis ses Ministres ! et puis son successeur !… Plus on y pense, plus ce gouvernement, le seul qui soit susceptible d’être vraiment bon ; fera peur,