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Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/326

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belle-mère, et nous a ensuite parlé à tous avec tant de raison, de délicatesse et de sensibilité, qu’elle auroit gagné nos cœurs s’ils ne lui avoient pas déja appartenus. Théobald la regardoit comme s’il l’eût vue pour la première fois : il parloit d’elle comme s’il n’en eût jamais parlé. Ma mere, disoit-il, avouez que j’ai la meilleure comme la plus aimable des femmes. Combien je vous aime, ô mon Émilie, et combien je vous admire ! Vous me rendez aussi vain que vous me rendez heureux.

Nous irons habiter, Émilie et moi, une petite ville où nous espérons n’être connus de personne. Le seul Lacroix viendra avec nous. Nous n’écrirons point et ne recevrons rien par la poste. Des paysans nous apporteront des nouvelles d’Altendorf.