et necessaire, et qu’elle soit en haut et fort degré.
Voila ce qu’au premier son et simple mot de sagesse,
les plus simples imaginent que c’est : dont
ils advouent qu’il y a peu de .sages, qu’ils sont rares,
comme est toute excellence, et qu’à eux de
droit appartient de commander et guider les autres ;
que ce sont comme oracles, dont est le proverbe,
en croire et s’en remettre aux sages :
mais bien définir la chose au vray, et la distinguer
par ses parties, tous ne le sçavent, ny n’en
sont d’accord, et n’est pas aysé : autrement le
commun, autrement les philosophes, autrement
les théologiens en parlent : ce sont les trois estages
et classes du monde : ces deux procèdent
par ordre, regles et preceptes, la première confusément
et fort imparfaitement.
Or nous pouvons dire qu’il y a trois sortes et degrés de sagesse, divine, humaine, mondaine, qui respondent à Dieu, nature pure et entiere, nature vitiée et corrompue : de toutes ces trois sortes, et de chacune d’icelles discourent et parlent toutes ces trois classes du monde que nous avons dit, chacune selon sa portée et ses moyens : mais proprement et formellement le commun, c’est à dire, le monde de la mondaine, le philosophe de l’humaine, le théologien de la divine.
La mondaine est plus basse (qui est diverse selon les trois grands chefs de ce bas monde : opu-