et net, le malade au sain ; mais le pedant, au
sens que nous le prenons, comprend tout cela, et
encores plus, car il désigné celuy, lequel non
seulement est dissemblable et contraire au sage,
comme les precedens, mais qui roguement et fièrement
luy resiste en face, et comme armé de
toutes pieces s’eleve contre luy et l’attaque, parlant
par resolution et magistralement. Et pource
qu’aucunement il le redoute, à cause qu’il se sent
descouvert par luy, et veu jusques au fond et au
vif, et son jeu troublé par luy, il le poursuit
d’une certaine et intestine hayne, entreprend de
le censurer, descrier, condamner, s’estimant et
portant pour le vray sage, combien qu’il soit le
fol non pareil.
Aprés le dessein et l’argument de cet œuvre, venons à l’ordre et à la methode : Il y a trois livres : le premier est tout en la cognoissance de soy, et de l’humaine condition preparative à la sagesse, ce qui est traitté bien amplement par cinq grandes capitales considerations, dont chascune en a plusieurs soubs soy. Le second contient les traits, offices et regles generales et principales de sagesse. Le tiers contient les regles et instructions particulieres de sagesse, et ce par l’ordre et le discours des quatre vertus principales et morales, prudence, justice, force, temperance : soubs lesquelles est comprise toute l’instruction