les semences du pere et mere se prennent, s’unissent
et caillent ensemble, comme cresme, et s’en fait un
corps, c’est la conception, nonne sicut lac mulsisti me, et sicut caseum me coagulasti
[1] ? Les sept d’après, cette semence se cuit, espessit, et change en masse de chair
et de sang informe, rudiment et matière propre du
corps humain : Les sept troisiesmes suivans, de cette masse est fait et formé le corps en gros, dont environ le vingtiesme jour sont produits les trois nobles et héroïques parties, le foye, le cœur, le cerveau, distantes en longueur ovale, ou, comme disent les Hébreux, se tenant par joinctures déliées, qui puis se remplissent de chair, à la façon d’un formy, où y a trois parties plus grosses joinctes par entre-deux déliés :
Les sept quatriesmes, qui finissent près du 30e.
jour, tout le corps s’achevé, se parfait, articule, organise, dont il commence n’estre plus embryon,
mais capable, comme une matière préparée à sa forme,
de recevoir l’ame : laquelle ne faut à s’insinuer
dedans, et s’en investir vers le 37 ou 40e. jour, après les cinq sepmaines achevées. Doublant ce terme, c’est à dire au troisiesme mois, cet enfant animé se remue et se fait sentir, le poil et les ongles luy commencent à venir. Triplant ce terme qui est au neufviesme mois, il sort et se produit en lumière. Ces termes ne sont
- ↑ « Ne m’as-tu pas trait comme du lait, et ne m’astu pas coagulé comme du fromage ? » Job. C. X, 10.