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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/130

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entierement les jeunes, et les tiennent pour ennemies capitales. Toutes les religions ont cela, qu’elles sont estranges et horribles au sens commun ; car elles proposent et sont basties et composées de pieces, desquelles les unes semblent, au jugement humain, basses, indignes et messeantes, dont l’esprit un peu fort et vigoureux s’en mocque ; ou bien trop hautes, esclatantes, miraculeuses et mysterieuses, où il ne peust rien cognoistre, dont il s’en offense. Or l’esprit humain n’est capable que des choses mediocres, mesprise et desdaigne les petites, s’estonne et se transsit des grandes ; dont ce n’est de merveille s’il se rebute, se desgouste et se despite contre toute religion où n’y a rien mediocre et