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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/197

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Il n’y a rien plus grand en ce monde que l’authorité, qui est une image de Dieu, un messager du ciel : si elle est souveraine, elle s’appelle majesté ; si subalterne, authorité : et se soustient de deux choses, admiration et craincte meslées ensemble. Or ceste majesté et authorité est premierement et proprement en la personne du souverain, du prince et legislateur, où elle est vifve et agente, mouvante ; puis en ses commandemens et ordonnances, c’est-à-dire en la loy, qui est le chef-d’œuvre du prince, et l’image de la majesté vifve et originelle. Par icelle sont reduicts, conduicts et guidez les fols. Voylà de quel poids, necessité, utilité, est l’authorité et la loy au monde. La prochaine et plus pareille authorité à la loy, est la coustume, qui est une autre puissante et imperieuse maistresse ; elle empiete et usurpe ceste puissance traistreusement et violemment ; car elle plante peu à peu, à la desrobée