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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/228

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sont fort divers, et très utilement, affin que tous ne courent ensemble à mesme et ne s’entr’empeschent. Par exemple, prenons ces huict principaux chefs de tous biens spirituels et corporels : quatre de chascune sorte, sçavoir preud’homie, santé, sagesse, beauté, habilité, noblesse, science, richesse. Nous prenons icy ces mots selon le sens et usage commun, sagesse pour une prudente et discrette maniere de vivre et se comporter avec tous et envers tous, habilité pour suffisance aux affaires, science pour cognoissance des choses acquise des livres : les autres sont assez clairs. Or, sur l’arrangement de ces huict, combien d’opinions diverses ? J’ay dict la mienne ; je les ay meslez et tellement entrelacez ensemble, qu’après et auprès un spirituel il y en a un corporel qui luy respond, affin d’accoupler l’esprit et le corps : la santé est au corps ce que la preud’homie est en l’esprit : c’est la preud’homie du corps, la santé de l’ame : (…). La beauté est comme la sagesse, la mesure, proportion et bienseance du corps, et la sagesse beauté spirituelle : la noblesse est une grande habitude et disposition à la vertu : les sciences sont les richesses de l’esprit. D’autres arrangeront ces pieces tout autrement,