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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/265

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La vie n’a qu’une entrée, et encore despend-elle de la volonté d’autruy. La mort despend de la nostre : et plus elle est volontaire, plus elle est belle ; et à elle y a cent mille issuës : nous pouvons avoir faute de terre pour y vivre, mais non pour mourir : la vie peust estre ostée à tout homme par tout homme, la mort non : (…). Le present plus favorable que nature nous aye faict, et qui nous oste tout moyen de nous plaindre de nostre condition, c’est de nous avoir laissé la clef des champs. Pourquoy te plains-tu en ce monde ? Il ne te tient pas : si tu vis en peine, ta lascheté en est cause : à mourir il n’y a que le vouloir. L’autre cas est une vifve apprehension et desir de la vie advenir, qui leur faict souhaiter la mort comme un grand gain, semence de meilleure vie, pont aux