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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/356

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à-dire l’honneur et la force de commander et ordonner, et ne s’en fier ny remettre poinct à d’autres, et renvoyer toutes choses au conseil, affin que tous ayent l’œil sur luy, et sçachent que tout despend de luy. Le souverain, qui quitte tant peu que ce soit de son authorité, gaste tout. Parquoy il ne doibt elever ny agrandir par trop personne : (…). Que s’il y en a desia quelqu’un tel, il le faut ravaller et reculer, mais doucement, et ne faire poinct les grandes et hautes charges perpetuelles ny à longues années, affin que l’on n’aye moyen de se fortifier à l’encontre du maistre, comme il est souvent advenu : (…). Voylà les moyens justes et honnestes au souverain, pour maintenir avec la bienveillance l’authorité, et se faire aymer, craindre et redoubter tout ensemble, car l’un sans l’autre n’est ny asseuré ny raisonnable. Parquoy nous abominons une authorité tyrannique, et une craincte ennemie de bienveillance, qui est avec la hayne publicque, oderint quem metuant,