Aller au contenu

Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/408

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mesmes quand la necessité publicque le requeroit. Il faut au besoin biaiser, ployer un peu, tourner le tableau de la loy, sinon l’oster, eschiver et gauchir pour ne perdre tout : c’est un tour de prudence qui n’est contraire à raison et justice. Iii affaires douteux et ambigus.

aux choses ambiguës, où les raisons sont fortes de toutes parts, et l’impuissance de voir et choisir ce qui est le plus commode, nous apporte de l’incertitude et perplexité, le meilleur est se jetter au party où y a plus d’honnesteté et de justice ; car encore qu’il en mesadvienne, si restera-il tousiours une gratification au dedans, et une gloire au dehors, d’avoir choisy le meilleur. Outre que l’on ne sçait, quand on eust prins le party contraire, ce qu’il en fust advenu, et si l’on eust eschappé son destin. Quand on doubte quel est le meilleur et plus court chemin, il faut tenir le plus droict. Iv affaires difficiles et dangereux.

aux affaires difficiles, comme aux accords, y vouloir apporter trop de seureté, c’est les rendre mal asseurez,