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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/192

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poinct, (…), ny encore gueres celles qui sont à suffisance et regardent l’usage moderé et la condition d’un chascun, (…). Si nous voulons vivre selon nature et raison, son desir et sa reigle, nous trouverons tousiours ce qu’il nous faut : si nous voulons vivre selon l’opinion, nous ne le trouverons jamais : (…). Et puis un homme qui a un art ou science, voire à qui seulement les bras demeurent de reste, doibt-il craindre ou se plaindre de ceste poureté ? L’autre est faute des choses qui sont outre la suffisance requise à la pompe, volupté, delicatesse. C’est une mediocrité et frugalité ; et c’est, à vray dire, celle que nous craignons, perdre nos riches meubles, n’avoir pas un lict mollet, la viande bien apprestée, estre privé de ses commoditez ; en un mot, c’est delicatesse qui nous tient, c’est nostre vraye maladie.