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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/209

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ou crainct de l’estre en verité, ou par reputation, et se deffie de soy : (…). Il faut donc penser que c’est plustost toute autre chose que mespris, c’est sottise, indiscretion, necessité et deffaut d’autruy. Si le mespris pretendu vient des amis, c’est une trop grande familiarité ; si de nos subjects, sçachant que l’on a puissance de les chastier et faire repentir, il n’est à croire qu’ils y ayent pensé ; si de viles et petites gens, nostre honneur ou dignité et indignité n’est pas en la main de telles gens : (…). Agathocles et Antigonus se rioient de ceux qui les injurioient, et ne leur firent mal les tenant en leur puissance. Caesar a esté excellent par dessus tous en ceste part ; mais Moyse, David, et tous les grands, en ont faict ainsi : (…). La plus glorieuse victoire est d’estre maistre de soy, ne s’esmouvoir pour autruy. S’en esmouvoir c’est se confesser atteinct : (…). Celuy ne peust estre grand, qui plie soubs