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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/227

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De là il vient qu’il n’y a chose plus caduque, et qui soit de moindre durée, que la prosperité mal conseillée, laquelle ordinairement change les choses grandes et joyeuses en tristes et calamiteuses, et la fortune d’amoureuse mere se change en cruelle marastre. Or le meilleur advis pour s’y bien porter est de n’estimer gueres toutes sortes de prosperitez et bonnes fortunes, et par ainsi ne les desirer aucunement : si elles arrivent de leur bonne grace, les recepvoir tout doucement et allegrement, mais comme choses estrangeres, nullement necessaires, desquelles l’on se fust bien passé, dont il ne faut faire mise ny recepte, ne s’en hausser ny baisser. (…) ?